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On ne connaît pas l’auteur de la citation commencée par le docteur Duval (Arthur Kennedy) et poursuivie par l’agent Grant (Stephen Boyd). L’idée générale se trouve chez Pascal : “Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée.” ( Pensées, fragment 347) ; l’expression finale est chez Coleridge à propos de Shakespeare, “our myriad-minded bard”.
Car enfin qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout.
Pascal, Pensées, “Disproportion de l’homme”
Je les blâmerai d’avoir fait, non ce choix, mais un choix […] (Pascal, Pensées, “Preuves par discours I”)
Le monde juge bien des choses, car il est dans l’ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l’homme. Les sciences ont deux extrémités qui se touchent. La première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant. L’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien et se rencontrent en cette même ignorance d’où ils étaient partis. Mais c’est une ignorance savante, qui se connaît. Ceux d’entre‑deux, qui sont sortis de l’ignorance naturelle et n’ont pu arriver à l’autre, ont quelque teinture de cette science suffisante et font les entendus. Ceux‑là troublent le monde et jugent mal de tout. Le peuple et les habiles composent le train du monde, ceux‑là le méprisent et sont méprisés. Ils jugent mal de toutes choses, et le monde en juge bien. (Pascal, Pensées, Raison des effets)