« Peut-être que je rêve debout… Elle me fait penser à la musique… Son visage… On est arrivés à l’époque des hommes doubles… On n’a plus besoin de miroir pour parler tout seul… Quand Marianne dit Il fait beau, rien d’autre, à quoi elle pense ? D’elle je n’ai que cette apparence disant Il fait beau, rien d’autre… À quoi bon expliquer ça ? Nous sommes faits de rêves et les rêves sont faits de nous… Il fait beau mon amour dans les rêves, les mots et la mort. Il fait beau mon amour. Il fait beau dans la vie. »
Pierrot le fou, 1965
« Et nous sommes de l’étoffe même dont les rêves sont faits. […] Quand tu dis qu’il fait beau, à quoi donc penses-tu ? J’entends qu’il fait beau, c’est tout. Je n’ai de toi que cette apparence, ce voile. […] À quoi bon expliquer cela, si n’est la vie autre étoffe que des rêves ? […] Il fait beau, mon amour, dans les rêves, les mots et la mort. Et la vie ? Il fait beau, mon amour, il fait beau dans la vie. »
Aragon, La Mise à mort, 1965, p. 130-133